Rien ne sépare ceux qui s'aiment by Sylvaine Jaoui

Rien ne sépare ceux qui s'aiment by Sylvaine Jaoui

Auteur:Sylvaine Jaoui [Jaoui, Sylvaine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Éditeur: Rageot
Publié: 2019-09-01T04:00:00+00:00


Justine — Léa, t’es où ?

Léa — Dans la cuisine, je bois un thé, tu en veux un ?

Justine — Non merci. Tu n’avais pas dit qu’on partait ?

Léa — Si, mais j’ai eu envie d’un thé.

Justine — Ah bon...

Léa — J’arrive dans deux minutes, garde ton manteau.

Je suis allée m’asseoir sur le canapé.

Léa me stressait depuis le réveil pour qu’on parte le plus tôt possible et maintenant elle traînait. Je n’ai pas cherché à comprendre. Réviser dans le salon ou dans la voiture ne changeait pas grand-chose. J’ai pris mon porte-vue avec mes fiches de biochimie et je l’ai ouvert au hasard pour demander à la vie quel serait le sujet du concours. Dès que j’ai deux minutes, je m’amuse à ce petit jeu de divination.

Oh non... Pas l’anatomie des membres inférieurs, je n’arrive pas à imprimer ce cours. Je ne sais pas pourquoi, j’en oublie toujours la moitié.

J’étais en train de me réciter les cinq premiers items quand j’ai entendu ma meilleure amie rire dans la cuisine.

Si c’est son Earl Grey qui provoque cet effet, j’en veux bien une théière remplie à ras bord.

Puis la voix de mon cousin m’est parvenue.

Nicolas — Je ne suis pas celui que vous croyez, mademoiselle, veuillez enlever vos mains de mon torse musclé.

Léa — Musclé... Musclé... Il faut le dire vite.

Léa a de nouveau ri.

Ah d’accord, c’est Nicolas qui la met dans cet état euphorique, ce n’est pas son thé. Elle ne pouvait pas annoncer : « Je reste deux minutes avec mon mec » au lieu de me faire croire à une déshydratation soudaine ?

Nicolas — Tu trouves que je ne suis pas musclé ?

Léa — Si, on dirait le fils de Vin Diesel et de Zac Efron.

Nicolas — C’est ça, fous-toi de moi.

Léa — Je te jure que non. Enfin, juste un peu.

Nicolas — Tu vas bientôt regretter ce petit ton moqueur.

Léa — Ah oui ? Explique-moi pourquoi, Mister the Body ?

Oh là là, ce qu’ils sont pénibles ces deux-là. Ils ne pourraient pas fermer la porte, je ne serais pas obligée de supporter leur badinage. Je révise, moi !

Nicolas — J’ai décidé de m’entraîner deux fois par semaine avec les traceurs.

Léa — Vraiment ?

Nicolas — Oui ! Le lundi soir et le dimanche après-midi.

Léa — Formidable. Et pour moi, tu as prévu quoi comme créneau horaire ?

Nicolas — Comment ça ?

Léa — Si tu travailles à L'entracte tous les jours jusqu’à 13 h 30, qu’ensuite tu bosses chez Bruno jusqu’à 19 h 30, voire plus tard certains soirs et que tu t’entraînes le dimanche, il me reste quoi à moi ?

Nicolas — Toutes mes nuits, chérie. Tu ne regretteras pas d’avoir choisi ce qu’il y a de mieux.

Mon cousin a prononcé cette dernière réplique d’une voix grave en roulant les « r » façon play-boy italien au volant de sa décapotable. Ma meilleure amie a de nouveau ri comme une ado perturbée. Ils sont quand même très lourds tous les deux.

Je suis retournée réviser dans ma chambre. Léa savait où me trouver si elle se décidait à partir.



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